« Matthieu Faury entend questionner l’interaction entre les volumes, les textures et les couleurs de la sculpture. Se considérant comme « darwinien », il travaille sur l’hybridation ou la mutation comme signe de la résistance du vivant à la menace anthropocène. Bien qu’il soit mis en danger par l’homme, le monde tel que Matthieu Faury le représente survivra par un retour de la vie à l’état sauvage. Pour éviter toute esthétique pompeuse ou discours moralisateur, son récit tragique est traité avec un certain humour qu’on retrouve par exemple dans ses travaux sur les primates (1000 Gorilles, Shakespearation ou le Cauchemard de Darwin…). Dans une série de sculptures (Totem & Lichen, Homo ceramicus), Matthieu Faury travaille à l’extrudeuse pour créer, par multiples circonvolutions, des êtres aux contours volontairement brouillés. Son esthétique naïve est polysémique et percutante. »
Extrait du catalogue de l’exposition. Texte de Ludovic Recchia, historien de l’art, commissaire d’exposition, directeur et conservateur de Keramis.