Artiste darwinien

Le thème de l’évolution au centre de la démarche

Démarche

Parce que j’ai toujours été fasciné par les origines du vivant et par l’histoire de l’humanité, l’ambition de ma démarche est de donner à voir la nature profonde et originelle de celle-ci.

En multipliant les recherches et les références tant scientifiques qu’historiques et philosophiques, j’ai exploré les frontières que l’Homme occidental pose entre lui-même et l’animal, entre civilisation et vie primitive. J’ai étudié ses quêtes identitaires et son rapport au corps, ses ambiguïtés et ses contradictions.

Comment l’être humain se définit-il, comment se perçoit-il, à la fois en tant que membre d’une espèce et en tant qu’individu ?

Le thème de l’évolution, au sens darwinien du terme, est au centre de la démarche. Les parentés entre animaux et humains, et le flou des frontières biologiques qui les séparent, se perçoivent avec ironie ou émotion dans de nombreuses sculptures et dessins. Les grands singes sont un thème récurrent car leur morphologie, leur comportement, leur humanité, fascinent. Ils interrogent notre propre identité, mélange d’humanité proclamée et d’animalité refoulée, ainsi que la responsabilité collective des humains dans les atteintes innombrables à la bio-diversité.

Les portraits d’hommes et de femmes transgenres, les objets mutants, les êtres hybrides ou encore les architectures organiques, illustrent quant à eux mes réflexions sur les limites de notre condition et sur l’ambivalence de l’être à l’ère des biotechnologies et des sociétés contemporaines.

M’inspirant à la fois de culture populaire et de culture classique, d’Histoire et d’enjeux d’actualité, interrogeant en permanence le rapport que l’humain entretient avec lui-même, mes recherches m’ont naturellement conduit à travailler sur la place que l’espèce humaine s’est elle-même octroyée au sein (au-dessus, au-delà, en dehors ?) de la nature.

C’est ainsi que les concepts d’anthropocène, d’anthropocentrisme et de spécisme ont trouvé leur place au cœur de mes derniers travaux.

J’y montre comment les humains, se sentant « comme maîtres et possesseurs de la nature » selon la formule de Descartes, en sont arrivés à exténuer la planète, à la saturer de déchets, à asphyxier son atmosphère et ses océans, et ce faisant à provoquer ce que les scientifiques appellent la fin de l’holocène et la sixième extinction de masse.

La démarche devient alors politique, profondément ancrée dans notre époque, questionnant les fondements et le devenir de notre vie ensemble, de notre cité, de notre planète.

Enfin, cette multitude de questions, de doutes, qui sont autant d’invitations à une réflexion approfondie sur le rôle de l’art et la responsabilité de l’artiste face à l’urgence des enjeux écologiques, m’a conduit à intégrer dans ma pratique des attitudes, des medium et des matériaux en phase avec les défis de notre époque. À la manière d’un artiste du XXIème siècle.

Biographie

Artiste engagé et sensible aux problématiques contemporaines, Matthieu Faury exploite un univers personnel où se mélangent péplum, bestiaire darwinien, architectures déformées et désir de nature.

Sa pratique artistique mêle dessin, sculpture, installation et performance. Il puise son inspiration dans la littérature, l’Histoire et l’anthropologie mais aussi la biologie évolutive (darwinisme), la primatologie ou les neurosciences.

Travaillant un grand nombre de formats (objet, statuaire, monumental), de mediums (céramique, pierre, alliages métalliques, résines, etc) et de techniques (modelage, taille, fonte, outils à commande numérique, etc), il produit des œuvres et des expositions tant pour l’espace privé de la galerie que pour l’espace public.

Il s’intéresse à la façon dont on construit les œuvres et les expositions ainsi que le récit qui les entoure. Il crée en produisant des variations, des mutations (de formes et de sens), des hybridations (humain – animal – végétal – minéral). Sa démarche vise à enrichir la statuaire de nouvelles figures porteuses de nouvelles significations, en phase avec les mythes, les rêves et aussi les cauchemars de notre époque.

Il a conçu un certain nombre de projets marquants, notamment autour du dialogue entre art contemporain et patrimoine (Le casque d’Apollon, Bêtes monstres & bestioles, Le château-Cœur) et sur les thématiques articulant art et écologie (Le triomphe de Sapiens, Faim du monde, Cœur de primate, Totem & Lichen, les Écorcés, etc).

Ses derniers travaux explorent la notion de continuum et de symbiose entre règne animal, végétal et minéral.

PARCOURS

2022 L’arbre dans l’art contemporain, Musée de l’eau, Pont-en-Royan, commissariat de Paul Ardenne       

2021 Biennale Hybride 4 : « ouvrir », Lens, commissariat de Paul Ardenne

2020 No Prohibida, N5 Galerie, Montpellier      

2019 Handle with care, Galerie Céline Moine & Laurent Giros Fine Art, Lyon

2018 Dark matters, Galerie Céline Moine & Laurent Giros Fine Art, Lyon
2017 Jardin de sculptures de la Fondation Poppy & Pierre Salinger, le Thor
2014 Galerie Pascal Lainé – Ménerbes
2014 Dialogues avec Goya – Hôtel de Manville, Les Baux-de-Provence – Festival A-part 2013 Confrontation monumentale, parcours de sculptures contemporaines, Galeries Linz et Pascal Lainé, Ménerbes
2013 Tombés des nues – Chapelle du Grand Couvent, Cavaillon
2013 25 ans d’art contemporain – Galerie Pascal Lainé, Ménerbes
2012 Bêtes, monstres et bestioles, dialogue autour du Moyen Age et de la création contemporaine Château de Tarascon-Centre d’arts René d’Anjou

2012 Hyper*corps – Cour des Archives municipales, Avignon
2010 Vanités contemporaines – Galerie Laurent Coquant, Paris

EXPOSITIONS INDIVIDUELLES (sélection)

2020 Cœur de primate, Palais des Papes, Avignon
2019 Trésors de bronze, Hôtel de Sade, Saint-Rémy-de-Provence
2015 Si les châteaux m’étaient contés – Château de Tarascon-Centre d’arts René d’Anjou 2012 Métaphysique des casques – Hôtel de Manville et esplanade du château, Les Baux-de-Provence

2011 Protéger l’Art – Site archéologique de Glanum, Saint-Rémy-de-Provence
2011 Les Animaux architectes – Hôtel de Sade, Saint-Rémy-de-Provence – Festival A-part 2010 Le Casque d’Apollon – Site du Pont du Gard
2009 La Singite – Galerie Laurent Coquant, Paris
2002 Dualités – Galerie Fugitive, Paris
1995 Galerie J.Zogo – Le Plateau, Abidjan

FOIRES, SALONS

2023 C14 – salon de céramique contemporaine, Paris

2019 Salon DDESSIN PARIS

2018 Beirut Art Fair
2018 Salon DDESSIN PARIS

CONFÉRENCES, MASTERCLASS

2023 Master 2 Expertise et Marché de l’Art, Université Paris-Sorbonne
2022 Master 2 Expertise et Marché de l’Art, Université Paris-Sorbonne (séminaire Art & émotions) 

2022 Timeworld – Congrès scientifique mondial – Paris (conférence La construction dans l’art) 

2021 Master 2 Expertise et Marché de l’Art, Université Paris-Sorbonne
2020 Master 2 Expertise et Marché de l’Art, Université Paris-Sorbonne
2019 Master 2 Expertise et Marché de l’Art, Université Paris-Sorbonne
2017 Histoire de l’art du Moyen âge et création contemporaine, Centre André Chastel, Laboratoire de recherche en Histoire de l’art

COLLABORATIONS, RÉSIDENCES

2022 Portraits sculptés de femmes atteintes d’un cancer du sein, Résidence Next Art & Reconstruction avec Sainte Catherine Institut du Cancer d’Avignon, mécénat de l’entreprise CBA Informatique Libérale

2019-20 Taille de deux sculptures en pierre de Tavel, Atelier Monuments Historiques & taille de pierre, Entreprise Girard, Avignon

2017 Réalisation de Purgatorius, céramique de grand format, cuisson au gaz et coloration par enfumage, Atelier Cécile Raynal, Seine Maritime

2012 Création de modèles 3D à partir de scan d’orangs outangs naturalisés, Département taxidermie du Museum d’Histoire Naturel de Paris

2010 Réalisation du Bio-casque par assemblage de 250 pièces de bois selon un plan d’architecte, Atelier d’ébénisterie JB, Isle-sur-la-Sorgue.

ÉTUDES, DIPLÔMES

2018 Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP) option Art (mention) ENSBA Lyon

1993 Taille directe sur marbre, atelier de Maurizio Toffoletti
1991-93 Atelier de sculpture, École des beaux-arts de Versailles

1991-93 Master en Management, HEC Paris